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Devenir

Les couples de personnes âgées qui se tiennent par la main, sont toujours touchants quand on les croise. C’est beau d’avoir de l’affection, de la complicité et des attentions l’un pour l’autre après 30, 40 ans voire plus passés ensemble. La phrase la plus connue dans Hamlet est « être ou ne pas être, telle est la question ». Si je peux me permettre de questionner Shakespeare, ce que nous sommes est-il plus important que ce que nous sommes devenus et deviendrons? Plutôt qu’être, l’important n’est-il pas ce que l’on devient ? Avant de parler du futur il est sûrement sage de regarder ce que nous sommes devenus.

On n’a peu l’occasion de se remémorer « L’homme / la femme que l’on voulait devenir quand on avait 15 ans – ou un autre âge ». Ce que nous sommes devenus est-il en phase avec cet idéal ? La question est multipliable à l’envi : Qu’est devenu mon travail depuis que j’ai commencé ? Qu’est devenue mon entreprise ? Que deviennent les personnes éloignées géographiquement mais chères à notre cœur et avec qui on n’a pas pris le temps de parler depuis bien trop longtemps ? Que sont devenus nos rêves ?

Vraiment, sans connaitre l’histoire de ce couple, simplement les observer, ils me sont apparus comme l’image de ce que je ne veux pas devenir. Ils vont manger ensemble dans une cafeteria de supermarché à l’occasion de courses. Les visages sont floutés pour des questions évidentes de discrétion. La photo en dirait encore plus si on voyait les expressions du visage. Lui lit son journal alors qu’elle le regarde. Toutes les 2 ou 3 minutes elle tente de faire la conversation en lui posant des questions. Lui sans prendre le temps de lever les yeux de son journal lui répond par des onomatopées « Ja », « Nein »… sans aucun enthousiasme qui arrivent un temps infini après la question. Ils sont devenus quoi ensemble ? Des habitués ?

En fait je ne voudrais pas plomber l’ambiance magique de Noël en contant une histoire triste. C’était ma pause de midi un mardi avant Noël. Je mangeais seul dans cette cafétéria et je regardais autour de moi. J’ai aussi aidé une dame encombrée de plateaux et entourée de 2 fillettes plutôt très jeunes, à porter ses plateaux sans rien renverser à la table qu’elle avait choisie. Les suisses sont très polis. Elle m’a remercié plusieurs fois et quand j’ai quitté les lieux « Frohe Festtage » a été son dernier mot gentil. Les actes spontanés de générosité aident à ne pas devenir « quelqu’un de trop loin de son idéal »

A bientôt

Par baichette

Passionné de voyages, photos avec un téléphone et de vente.

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