Génial parolier, Thomas Fersen a déjà 30 ans de carrière et sa discrétion est à la hauteur de son talent. Il manipule un français digne de Brassens et créé des univers fantaisistes illimités. Alors difficile de choisir parmi ses pépites celle à mettre en avant. Ici nous sommes dans la tête d’un papillon de nuit attiré par la lumière d’une ampoule. Le thème parait vide et pourtant Thomas Fersen en fait quelque chose. A faire écouter à des enfants (de tous âges), ils ne se trompent guère et rapidement en redemandent (pendant les voyages en auto, c’est efficace). Du point de vue musical, Thomas Fersen est très éclectique et montre une certaine maitrise des musiques. A écouter ICI
Je voletais dans les ténèbres, à l’allure d’un convoi funèbre.
Je goûtais l’air de la nuit, je ramais sans faire de bruit
Dans l’épaisseur du silence lorsque je fus ébloui
Par une chaude incandescence qui émanait d’un beau fruit.
Ma mère m’avait prévenu “Méfie-toi des ampoules nues.
Ne t’approche pas de ces globes qui mettront l’feu à ta robe.
Les papillons insomniaques y trouvent un aphrodisiaque.
La mort est au rendez-vous, au mieux tu deviendras fou. »
“Ne va pas te consumer pour une de ces allumées.”
Ma mère m’avait dit “Pégase, l’amour, ça n’est que du gaz.
Tu es un être nocturne, adorateur de la lune
Et des éclairages pâles que prodiguent les étoiles. »
Mais en voyant cette blanche et le dessin de ses hanches
Dans une auréole blonde, j’ai fait mes adieux au monde
À la lune vagabonde, belle comme une femme amoureuse
À ma raison qui me gronde “C’est ta tombe que tu creuses ».
Je voletais dans les ténèbres, à l’allure d’un convoi funèbre.
Je goûtais l’air de la nuit, je ramais sans faire de bruit.
Dans l’épaisseur du silence, j’ai vu ma vie défiler
Jusqu’au jour de ma naissance lorsque l’ampoule a grillé.
Pour finir, un conseil : il faut écouter en priorité les albums « Quatre », « Pièce montée des grands jours », « Le pavillon des fous », « Je suis au paradis ». Il y en a une douzaine en tout mais ceux-ci sortent du lot.