Ca y est, j’ai fini. Avant qu’ils n’arrivent. J’ai posté notre histoire sur les derniers sites web qui gardent la liberté de critiquer la propagande officielle. Je ne comprends pas pourquoi ils ne m’ont pas fouillé et comment j’ai pu garder mon téléphone jusqu’ici.
Depuis que les Brigades Vertes nous ont arrêtés et emmenés dans 4 voitures différentes à la Préfecture de Police, j’attends mon tour… Il n’ y a rien qu’un banc en ciment, une ampoule nue au plafond, pas de fenêtre, c’est sale. Par moments il y a des bruits précipités dans le couloir, et j’entends des cris lointains. Personne encore n’est venu, j’ai peur. Et Edith, et les autres qu’est-ce qui se passe pour eux?
Je n’arrive pas à croire qu’elle nous ait dénoncés. Nous. A eux en plus. On se faisait confiance tous les 4, on parlait de ce qui se passe et on décryptait les informations officielles. On savait qu’on ne correspondait plus à la propagande des Etats. On s’est fait interpeller pour délit d’opinion. Paul avait des éléments concrets, tangibles, scientifiquement incontestables. Et pour ça, on se retrouve là, à se demander ce qui va arriver. Ils ont eu les U.S.K. en plus….
Dès le début des campagnes anti-fake-news on a compris que la liberté d’exprimer ses opinions était morte. Tout ce qui ne correspond plus à ce que dit le gouvernement devient une intoxication et est interdite. Après on a glissé vers les hashtags comme #BalanceTonCrade pour que les gens dénoncent les pollueurs. Et ils l’ont fait. Le moindre geste vert suspect entraîne les investigations de la Police de l’Ecologie. Plus de 30’000 dénonciations… et déjà des procès pour “écocide” avec des jugements délirants. Pratique l’écocide, ça veut tout et rien dire. Le bâton idéal pour dominer les foules.
On se demandait si on était les seuls à voir les choses tourner à la dictature verte. On ne savait pas quoi faire et on avait juste commencé à prendre des contacts avec d’autres qui pensaient comme nous. On s’est fait arrêter dès le début de notre résistance….
On n’a rien fait, rien du tout. Juste quelques manifestations quand ils ont fermé la centrale de Fessenheim avec pour consequence la réouverture de centrales électriques au charbon et au gaz l’hiver. Ils veulent moins de gaz à effet de serre…. Ou quelques discussions un peu provocantes. Aucune violence ni dégradation de quoi que ce soit.
Et on en est là…
En fait on aurait dû s’en douter quand Paul avait été interdit d’Internet. C’est à partir de là qu’ils nous ont surveillés.
C’est fini ils viennent.
La suite : vers le chapitre II
2 réponses sur « Matin vert – chapitre I »
Très bien. J’aime beaucoup quand on remonte aux fondamentaux, c’est-à-dire au Pléistocène. Sans rire, c’est extra, votre billet.
Merci. Il faut lire la suite. Il y a d’autres chapitres.
Encore merci.