Un dîner chez Nusr.et à Istanbul

En fin de journée à Istanbul, j’ai fait un jogging de 9 Km, c’est important de faire du sport ici car les repas sont plutôt copieux et un peu d’élimination est nécessaire ! Du point de vue respiration, je pense que j’aurais moins pollué mes poumons en fumant une centaine de cigarettes…. Istanbul c’est un embouteillage permanent aux heures d’arrivée et de sortie du travail, donc à 18 heures les rues sont très chargées. Et c’est en ville que j’ai couru. L’allusion aux repas copieux m’amène à parler de gastronomie. J’ai diné chez Nusr.et, un restaurant de viande. Il y en a partout me direz-vous, ce qui est vrai. Si j’en parle c’est parce que c’est non seulement délicieux mais c’est un spectacle. Chaque plat est servi avec un show réalisé par les serveurs. Grâce à ceci, l’endroit est devenu « the place to be » à Istanbul. Le passage de nombreuses vedettes Madonna, de très nombreux footballeurs (Benzema, Beckham…), etc.

De ses débuts comme apprenti boucher à 13 ans le chef à bien fait fructifier ses affaires avec un sens du commerce impressionnant. De bons produits ne sont pas suffisants, personne ne peut prétendre au 21^ème siècle faire durer son entreprise en mettant sur le marché de la mauvaise qualité. Ici il y a une combinaison parfaite. Les serveurs font le show à chaque plat de viande mais aussi pour le service :

• Ils enflamment la viande avec des bouteilles de gaz
• Ils jouent avec des couteaux particulièrement aiguisés
• La cuisson de la viande sur un barbecue géant est en public et tout le monde prend des photos
• Ils font cuire devant vous la viande crue en versant de l’huile chaude sur une plaque brulante
• Ils transportent d’immenses plateaux avec au moins 30 voire 40 verres
• Ils préparent les pâtisseries tout comme la viande avec des couteaux
• Tout est fait avec un certain cérémonial assez envoutant.

Il y a une conséquence à tout cela : malgré des prix très élevés en comparaison avec les pratiques turques, les clients font la queue pour manger. Il doit y avoir avec la terrasse au moins 250 places et la rue du restaurant est encombrée de personnes qui attendent. Ils ont rajouté des services de valets de parking. Les taxis ne s’y sont pas trompés non plus, ils amènent et ramènent des clients en permanence. Chapeau « Salt Bey » ! C’est le pseudonyme du chef qui termine ses préparations avec un geste spécial avec le sel. On peut voir une vidéo sur YouTube en cliquant ici, mais ce n’est qu’un échantillon car il y en a de très nombreuses. Les istanbuliotes ont le sens du commerce, c’est certainement dû à la position stratégique de la ville entre 2 continents. C’est cette excellence commerciale qui m’a séduit dans l’expérience gastronomique chez Nusr.et. De plus, la viande que j’ai mangée était particulièrement bonne et tendre. Je recommande vivement l’endroit… sauf pour les végétariens bien entendu!

Toute autre gastronomie, sur les bords du Bosphore il y a des dizaines de stands de « Kumpir » (avec ou sans s au pluriel ?). Ce sont des sortes de crêpes épaisses que l’on fait garnir avec toutes sortes d’ingrédients. Là aussi, le sens du commerce est partout, les vendeurs appellent en plaisantant les passants, le tout dans une ambiance très joyeuse et décontractée. Je n’ai pas goûté car je sortais du steakhouse sans plus aucune envie de manger.

Habiter Istanbul ne doit pas être simple compte tenu de la taille et du trafic routier. Cependant vivre dans la seule ville du monde à cheval sur 2 continents, ne doit pas manquer de charmes.

A bientôt.