Road Movie
(En cliquant ici vous arriverez sur la 3ème partie de cette même série d’articles)
La visite de clients en Inde implique une préparation soignée. En Europe, la distance et les éventuels embouteillages prévisibles autour des grandes villes rend cette tâche assez simple. Ici il y a plusieurs autres paramètres à considérer : l’état des routes, les autres utilisateurs de la route, les péages, le nombre de passages à niveaux à emprunter, les traversées de villes et villages, les pauses, les crevaisons probables… Dans ces conditions j’ai parcouru plus de 2400 km et ça restera une expérience particulière dans ma vie. Je ne connais pas ma vitesse moyenne mais dimanche nous avons parcouru 310 km en 11 heures…
L’état des routes :
Il y a des nids-de-poule partout, mais des nids prévus pour des poules de la taille d’une autruche. Il y a aussi des interruptions de la route. Quand on a franchi cette portion, le chauffeur a eu cette phrase qui en dit long sur le fatalisme indien : « It could be worse, it could be raining » (ça pourrait être pire, il pourrait pleuvoir). Je rappelle qu’ici on circule à gauche mais même sur les routes à voies séparées on voit arriver toutes sortes d’engins qui circulent à droite y compris des camions.
Les autres utilisateurs des routes :
Quelques exemples sans commentaires si ce n’est que nous sommes loin, très loin de nos critères de sécurité.
Les péages :
Il y en a partout, ils coutent 50 à 150 roupies pour une voiture (0,60 à 1,80€) et ne concernent que les véhicules à 4 roues. Chaque passage au péage entraîne un fort ralentissement. Tout le monde se précipite et avec force klaxon (impossible de conduire sans avertisseur sonore en Inde), chacun essaye de grappiller une place. J’ai dit à mes partenaires que ça ressemblait à un paiement en avance pour avoir une vraie route. Ils ont ri, ils ont un bon sens de l’humour les indiens que je connais.
Les passages à niveau :
Pareil que pour les péages, lorsque la barrière est fermée, tout le monde se précipite et occupe toute la voie sur sa largeur. Bien évidemment lorsque la barrière s’ouvre c’est le chaos pour traverser : 3 files face à face, ça ne passe pas de manière très fluide, on s’en doute. Compte tenu de ces pratiques, les barrières sont fermées 10 à 15 minutes avant le passage du premier train. Si un autre convoi arrive moins de 20 minutes après le premier, la barrière ne s’ouvre pas. Un passage à niveau fermé c’est 20 minutes minimum et j’ai vu 45 !
Les traversées d’agglomérations :
Les pauses :
Conduire est une épreuve pour le conducteur. Il faut s’arrêter toutes des 90 minutes pour boire un thé ou manger si c’est le moment. Dans les endroits les plus reculés, le thé est servi dans des verres en terre à usage unique. La concurrence c’est le gobelet en carton… J’ai pu voir la fabrication du pain (rothi ou naan), la pâte est aplatie et collée sur la paroi du four en terre (tandoori).
Les crevaisons :
Il est certain qu’avec ces routes, les crevaisons ne sont pas exceptionnelles. Nous en avons vécu une. Le chauffeur a remarqué que la roue avant droite se dégonflait lentement. Il l’a faisait regonfler tous les 50 km environ. Puis il s’est décidé à la faire réparer. La méthode indienne est rapide, efficace et ne coûte que 50 roupies (0,60 €). On cherche la fuite avec des méthodes qui ont fait leurs preuves. On agrandit le trou. On enfonce une sorte de mousse de caoutchouc dans le trou avant que le pneu ne soit dégonflé. On coupe en laissant dépasser la mousse. La personne qui a fait ça était tellement sûre de sa réparation que quand le chauffeur a demandé si ça allait tenir, il l’a regardé avec l’air de l’homme de l’art : « aucun doute, pourquoi cette question ? ». Et effectivement ça a tenu.
Si vous avez un peu de temps il y a ici quelques liens vers des vidéos de 1 minute environ chacune :
Demain soir je rentre, mais j’ai encore quelques histoires à raconter sur l’Inde. Pays plus qu’étonnant. A bientôt.
3 réponses sur « Voyage Interplanétaire : Partie 4 »
[…] 185 tonnes par jour. Parallèlement à ceci ils ont des infrastructures routières (voir partie 4 ici avec des vidéos) tellement mauvaises qu’en cas d’incendie tout peut se compliquer. Ils ont […]
Cool les diaporamas 😉
[…] cliquant ici vous arriverez sur la 4ème partie de cette même série […]