Mon dernier voyage d’affaires pour 2016 est en France. C’est bien de temps en temps de revenir pour affaires dans son pays d’origine pour s’apercevoir que le décalage existe sans aller trop loin. Et puis voyageant en voiture je peux me rendre compte de la différence qu’il y a entre la Suisse, l’Allemagne ou l’Autriche et la France dans les stations-service d’autoroute. Sans rentrer dans des détails scabreux la différence de propreté des toilettes est flagrante. Certes en Suisse, Allemagne et Autriche on paye 1 CHF ou 1 € pour utiliser des toilettes qui sont très propres et entretenues en permanence. On reçoit un « Gutschein » de la même valeur à dépenser dans la boutique. J’ai une collection de « Gutscheine » (on note ici le pluriel avec un « e » de l’allemand – pluriel qui prend des formes variées et pas si simple à maîtriser dans la langue de Goethe et qui reste aléatoire quand je parle) que je n’utilise pas souvent ! En France pas de paiement donc pas d’avoir à dépenser mais pas de propreté non-plus…. Un de mes collègues belge me faisait remarquer qu’en Belgique on dit LA toilette alors qu’en France LES toilettes. Ensuite il m’a expliqué que c’est qu’ en France il faut en essayer plusieurs pour en trouver une propre ! Avec l’accent belge, c’est encore plus drôle… mais tellement vrai.
Le business dans sa langue maternelle est plus simple quand il s’agit de faire passer l’idée de payer quelque chose plus cher et d’avoir en contrepartie de nombreux avantages. Cependant susciter l’intérêt auprès de clients qui ont abondance de solutions possibles est certainement plus difficile en France que dans les pays en voie d’industrialisation où la recherche du mieux est un objectif. C’est plus difficile également que dans les pays germaniques, où l’amélioration de la qualité est une valeur sûre pour être entendu. Le positionnement français reste complexe on veut un peu tout sans trop savoir ce qui prime ni être certain de pouvoir se l’offrir. Les décisions sont plus diluées dans les structures. Donc assez compliqué finalement. C’est le principal challenge du vendeur : trouver qui décide (celui qui transforme une idée en argent), les influenceurs (ceux qui sont écoutés par celui qui décide), les barreurs (ceux qui par leur fonction veulent dire leur mot) tout en s’adaptant à la culture de l’entreprise, du pays. Ce métier est passionnant et tellement varié.
J’ai bien senti lors de mes rendez-vous que les gens qui travaillent dans des groupes internationaux sont inquiets quant à la survie de leurs sites français. L’avenir de l’industrie en France est dépendant des investissements et les groupes internationaux peuvent facilement comparer les conditions fiscales « offertes » par les pays dans lesquels ils sont présents. On ne peut pas dire que la politique française soit très incitative. Quel dommage, il y a plein de potentiel et des gens qui sont prêts à donner pour faire réussir leur entreprise.
C’était donc mon dernier voyage. L’année se termine et c’est toujours difficile de finir une année. On remet les compteurs à zéro dans 10 jours et ça repart. Si l’année a été bonne, la question est de savoir si on pourra faire mieux. Si l’année a été mauvaise, comment faire mieux ? Où ai-je, échoué, qu’aurions-nous dû faire différemment ? Etc…
Je vais conclure sur des remerciements à mes quelques lecteurs ainsi que des vœux de santé, bonheur et prospérité. J’espère avoir des idées ou expériences à partager lors de mes prochains voyages. N’hésitez pas à commenter, poser des questions… ça encourage.