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Pays Suisse

Un train, un indien d’Égypte et une banquière

En voyage ne rime pas toujours avec avion et destinations exotiques. Je fais 700km en train entre le canton de Zürich et Lenzing en Autriche. 2 trains, un taxi et une voiture de location. Quelle aventure

me direz-vous ! Je profite de ce voyage pour montrer les passages d’accès à la gare de Zürich (une ville de seulement 380’000 habitants) et la salle des pas perdus. C’est propre la Suisse si on compare aux abords des gares françaises. Il y a bien quelques efforts notables à Paris, mais la majorité des gares de grandes villes françaises est en division inférieure. Les locomotives des équivalents des Trains Express Régionaux français (TER) sont plus conséquentes. Il faut que les trains arrivent dans les stations de ski. Les essais de TER français n’ont pas été concluants sur cet excercice. La suisse a un bon réseau ferroviaire, parmi les plus sûrs du monde et un des plus denses. Les Chemins de Fer Fédéraux font circuler des trains suisses, allemands, français, italiens et autrichiens sur leur réseau avec une ponctualité apaisante. Le train EC 169 pour Salzburg est en marche. Le confort est là. Il y a 3 classes dans ce train autrichien : Business, 1ère et 2ème. Ce qui fait de la 1ère ou je suis installé est la « vraie » 2ème classe. Les toilettes « printanières » sont particulièrement propres.

De tous les modes de transport, le train est vraiment celui que je préfère. 5 heures de train sont beaucoup plus courtes que 5 heures d’avion. J’ai pu répondre à une quantité d’e-mails assez incroyable, et avancer dans quelques dossiers. Il y a dans tous les cas plus de place et des possibilités pour se déplacer bien plus faciles qu’en avion. Le train est aussi propice à la détente surtout quand de beaux paysages défilent. J’ai aussi eu du temps pour penser plus paisiblement par rapport à ces derniers jours où tout s’accélère en vue de la clôture de fin d’année. C’est toujours appréciable de pouvoir faire le point et éviter de passer à côté d’informations importantes.

Il y a eu un e-mail qui m’a franchement fait sourire cette semaine, il émane d’un client égyptien où mon interlocuteur est un indien. Les indiens sont très présents en Afrique. A la fin de mes e-mails il y a une signature automatique avec une formule de politesse en 3 langues : allemand, anglais et français. Cette signature est suivie de mes nom et titre ainsi que de mes coordonnées téléphoniques. Donc mon indien d’Egypte qui ne sait pas à quoi ressemble un nom occidental a copié/collé au jugé et commence son e-mail par la formule :
« Dear Mr. Mit freundlichen Grüssen »

Tout récemment notre banque qui n’avait pas donné de nouvelles depuis 2 ans nous a contactés pour un rendez-vous. La personne qui est venue rendre visite à ma société en tant que gestionnaire de comptes pour les KMU (Kleine und Mittelständische Unternehmen – qui correspond aux Petites et Moyennes Entreprises souvent appelées PME– On peut noter combien l’allemand fait tout de suite plus sérieux à l’écrit !) est plutôt séduisante. Une belle femme d’environ 30-35 ans bien apprêtée et qui m’a tendu une carte de visite indiquant « Vice President ». Est-ce une stratégie de la banque pour valoriser ses clients : on envoie une jolie femme avec un titre qui la situe assez haut dans la hiérarchie et montre que la tête en plus d’être bien faite est bien remplie. C’est bien joué pour dynamiser l’image de ce que doit être un banquier. C’est bien joué aussi puisque pour ne pas passer pour un macho, je n’ai pas osé demander « Vice President, oui mais de quoi ? » ni trop la bousculer pour voir de à quel groupe de vendeurs elle appartient. Il n’y en a que 2, c’est donc assez facile : les bons et les mauvais. Donc je ne sais pas de manière catégorique, mais son traitement de mes objections et demandes tendrait à prouver qu’elle fait partie de la catégorie des bons vendeurs.

Hormis sa présence agréable cette personne a été très claire quant à la politique financière de la Suisse. On est en présence de taux négatifs ici. Le but est que de l’argent ne reste pas sur les comptes mais qu’il soit investi. « Das Geld muss arbeiten », l’argent doit travailler. Il existe des risques de chahut sur l’Euro en cas de défaillance d’un « grand pays » : les situations de la France et de l’Italie ne permettent pas d’évacuer totalement cette hypothèse. Ces intérêts négatifs limiteraient l‘effet valeur refuge du Franc Suisse. Cette limitation éviterait de voir le CHF monter trop haut en cas de pépin sur l’Euro et de compliquer la situation des exportateurs de la Confédération Helvétique. L’économie de la  Suisse dépend en grande partie de ses exportations. Intéressant, cette gestion. C’est certainement grâce à celle-ci, que la Suisse reste la place financière la plus solide du monde. Même quand les banques suisses sont condamnées à plusieurs milliards de dollars d’amende par les USA pour avoir aidé des contribuables américains non-résidents à fuir un fisc de plus en plus gourmand, elles font encore des bénéfices. Chapeau.

A bientôt.

Par baichette

Passionné de voyages, photos avec un téléphone et de vente.

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