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Petit guide d’incorrection distinguée.

Être grossier sans être vulgaire n’est pas simple… Mais c’est tellement bon.

Généralement le monde du travail reste poli. Cependant il faut admettre que de nombreux individus ont des comportements professionnels qui méritent que l’on leur fasse remarquer qu’ils ne sont pas convenablement équipés intellectuellement pour accomplir leurs missions. Gardons-nous de céder à la vulgarité qui sera systématiquement retenue à charge de celui qui la profère, si d’aventure, l’histoire tournait mal.

Alors, te demanderas-tu cher lecteur, comment insulter l’impétrant qui présente toutes les caractéristiques de l’abruti congénital et qui donne l’impression de passer son temps à s’ingénier pour compliquer la vie des malchanceux qui ont croisé son destin professionnel ? Comment remettre à sa place le prétentieux qui croit qu’il sait alors qu’en fait il ne sait pas grand chose?

Bien décidé à calmer le malotru il faut en venir à la grossièreté sans hésitation. Le tout est de rester délicat et de ne pas s’abaisser au niveau de l’objet de notre courroux. Pour donner un premier exemple, on évitera « C’est vraiment une idée de tête de nœud ce que tu nous sors là Charles-Henri » qui va créer une tension inutile pour la résolution du problème actuel. On préfèrera « Il n’y a qu’un nodocéphale comme toi, Charles-Henri, pour avoir une idée aussi brillante. Tu as pensé aux [conséquence-1], [conséquence-2] … [conséquence-X] ? ». Plus X sera grand plus Charles-Henri sera contraint de reconnaître « En effet c’était une idée assez conne ». Tu notes que la vulgarité ne viendra pas de toi.

Rions encore avec ce pauvre Charles-Henri qui décidément n’a pas la lumière à tous les étages. Pour ceci le suffixe « copro » qui désigne les excréments est particulièrement croustillant. « Charles-Henri, tu agis comme un coprophage ça ne donnera rien de bon si tu persistes ainsi ». On peut aussi employer coprophile à peu près dans les mêmes circonstances. Toujours avec « copro » et dans le cas où Charles-Henri resterait sourd à nos admonestations et continuerait sur la voie de l’erreur annoncée on peut y aller un peu plus fort : « Mais enfin Charles-Henri tu es un véritable coprolithe, tu ne changeras jamais ». Littéralement une merde fossilisée.

Il y a des jours où Charles-Henri ne t’adressera la parole seulement pour t’amener de nouveaux problèmes sans même chercher à résoudre quoi que ce soit. Tu ne dois pas lui dire qu’il est vraiment casse-couilles aujourd’hui. Pour compenser l’excès de stress créé par ton meilleur collègue tu peux tenter : « Je ne connais personne d’aussi orchidoclaste que toi Charles-Henri ». Normalement tu dois le plonger dans une perplexité qui devrait te permettre de te consacrer à tes tâches normales pendant quelques minutes plutôt qu’aux catastrophes du fâcheux.

Et la suite est écrite d’avance, tu peux t’attendre à ce que Charles-Henri ait un comportement doucereux, affecté voire obséquieux envers le top-management. Ce dernier, hélas pendant un temps plus ou moins long, n’y verra que du feu et trouvera le petit Charles-Henri à son goût. Le plus dur alors sera que le top-management accepte de revoir son jugement. Mais ça c’est une autre histoire. Las il faudra se contenter pour corriger l’infâme faux-cul « J’en ai rencontré beaucoup, Charles-Henri, des chattemittes mais toi tu touches le niveau championnat du monde ».

Le qualificatif qui vient le plus facilement en bouche lorsqu’un Charles-Henri te fait une entourloupe pendable est « mais quel enfant dont la mère tarifie ses prestations sexuelles ce Charles-Henri » en plus court bien-sûr. Ou alors « quel adepte de la sodomie passive, ce Charles-Henri !». Les injures sur les pratiques sexuelles familiales ou individuelles, supposées ou réelles, lorsqu’elles sont proférées ne permettent pas d’envisager une cohabitation sereine pour les temps qui suivent. Il vaut mieux s’en prendre à sa bassesse. Ecornifleur qui sonne doux avec « fleur » à la fin, qualifie une personne qui se procure à bon compte, par ruse, en volant ce qui est nécessaire à son existence. Un parasite en somme. Le dandin est un nigaud, un dadais aux manières empruntées. Le faquin est cet être méprisable, vaniteux et sot.

Enfin, sans vouloir te décourager tu peux être certain que dans ton travail tu auras l’occasion de vérifier ce que disait Einstein « Il n’existe que deux choses infinies, l’univers et la bêtise humaine… mais pour l’univers, je n’ai pas de certitude absolue » et plus trivialement la justesse de la réplique de Bernard Blier dans les Tontons Flingueur sur un dialogue de Michel Audiard « ça ose tout, les cons, c’est même à ça qu’on les reconnait ». La langue française regorge de trésors pour les qualifier, et c’est réconfortant.



Images : Tintin, Astérix, Spirou, Gaston Lagaffe. Tous leurs droits etc.
Merci à SHD Consulting pour quelques idées.

Par baichette

Passionné de voyages, photos avec un téléphone et de vente.

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