Dans la vallée de la Mera dans le canton des Grisons en Suisse, des documents attestent déjà de la présence d’un moulin à Promontogno en 1651. Ce moulin sous son nom actuel existe depuis 1864. La majorité des équipements date du XIX° siècle et les plus récents ont plus de 50 ans. Les courroies qui transfèrent le mouvement d’un étage à l’autre aux machines, dont certaines ont un châssis en bois, sont en cuir. Les gestes des opérateurs sont séculaires, la rapidité et la précision d’exécution sont fascinantes dans leur économie d’énergie et efficacité.
Le gérant actuel m’a expliqué avec un savoureux accent italien qui rendait son allemand particulièrement plaisoant, qu’au début de la crise du Covid-19 tous ses clients ont passé des commandes à tous les moulins. Les quantités commandées étaient volontairement augmentées puisque personne ne savait combien de temps l’activité allait pouvoir continuer. Un seul malade et l’exploitation était arrêtée pour quarantaine du reste du personnel. Ici malgré la proximité avec la Lombardie (région italienne la plus touchée par le virus) le travail a continué et les commandes furent honorées. Ça avait été le cas également pendant l’épidémie de grippe espagnole en 1918-1919. Tous les autres moulins de la région n’ont pas pu poursuivre leur production.
On n’a peu parlé de ces professions essentielles pendant la crise. Les meuniers sont très peu médiatisés en temps normal alors que la farine est un élément de base de notre alimentation.
C’est mon hommage photographique pour les remercier.
A bientôt
Une réponse sur « Lettre à un moulin »
Merci pour ce bel hommage visuel à la tradition, à la memoire et à ces oubliés si essentiels.