C’est l’histoire d’un directeur général nouvellement nommé à la tête d’une entreprise suite au licenciement de son prédécesseur par le conseil des actionnaires. Ce nouveau directeur prend un lundi ses fonctions et ce même jour possession de son bureau. Il tombe très rapidement sur une note indiquant
« Je suis votre prédécesseur aux fonctions de directeur général et dans le 4ème tiroir du meuble situé derrière vous, j’ai laissé 3 enveloppes numérotées de 1 à 3. S’il arrive que les choses tournent mal pour vous, ce que je ne vous souhaite évidemment pas, ouvrez la première et appliquez mon conseil #1. Si malgré tout ça se complique encore, vous ouvrirez la 2ème avec mon conseil #2. Puis si jamais cela devait empirer, il vous restera ma 3ème enveloppe avec mon dernier conseil. Je vous souhaite de n’avoir pas besoin de les ouvrir, bonne chance et bon courage. »
Intrigué, mais bien décidé à ne pas ouvrir les enveloppes notre directeur fraichement embauché se met au travail d’arrache-pied. Il entend évaluer le fonctionnement de son entreprise, connaître les gens, comprendre les produits et découvrir les clients avant d’entreprendre des changements de stratégies puisque pour le moment les résultats ne sont pas là et qu’il a été engagé pour inverser la tendance actuelle. Il s’investit à fond, analyse la productivité, les ventes, l’organisation et commence à opérer des changements. Las, malgré la masse de travail demandée à ses collaborateurs, son investissement personnel rien ne change et la tendance à la baisse s’accélère. Les choses vont de mal-en-pis et au bord de craquer, la veille de la réunion annuelle avec les actionnaires, il se décide à ouvrir l’enveloppe #1 et lit le conseil suivant :
« Dites que c’est de ma faute »
D’abord agacé, il se dit après réflexion que ce n’est pas une si mauvaise idée que cela. Le lendemain il se présente au conseil des actionnaires et prétend que les résultats se sont dégradés en raison de l’inertie à l’inversion de tendance compte tenu de la situation, de l’héritage laissé par son prédécesseur. Le conseil des actionnaires comprend et approuve l’analyse. Notre directeur est reconduit dans ses fonctions. Regonflé à bloc il entreprend de changer la structure organisationnelle, de changer la communication, de rajeunir la gamme de produits, il remplace des employés. Il travaille encore plus dur, est plus exigeant avec ses collaborateurs. Mais décidément rien n’y fait pas la moindre inflexion positive dans ses chiffres. On est même au bord de la catastrophe et quand approche le prochain conseil des actionnaires, il ne reste plus qu’une chose à faire alors que tout a été tenté : il faut ouvrir l’enveloppe #2. Fébrile il déplie la feuille et lit :
« Dites que c’est de votre faute »
Faute avouée est à moitié pardonnée dit l’adage. Et celui-ci se vérifie puisque grâce à son mea culpa, notre directeur sauve sa tête une deuxième fois. Plus décidé que jamais à s’en sortir il se remet à la tâche et décide de nouveaux changements dans tous les secteurs possibles afin de réussir son challenge. Ça devient obsessionnel il faut y arriver. Il torture ses fournisseurs pour baisser les coûts, il licencie, embauche, communique, lance des nouveaux produits, des services additionnels, fait tout ce qui est possible de faire. Hélas rien ne se passe comme prévu et avant le conseil des actionnaires qui s’annonce très, très, très mal pour lui il se résigne à prendre la 3ème enveloppe. C’est la dernière, sa dernière chance. Les 2 précédentes lui ont permis de continuer. Il est partagé entre la panique d’user son ultime conseil et le besoin de se sortir de ce mauvais pas qui l’a mis dans un état de désespoir profond. Il décachète l’enveloppe en tremblant de tous ses membres, à demi mort d’angoisse il ouvre la feuille et lit:
« Préparez 3 enveloppes »
2 réponses sur « 3 enveloppes »
J’apprécie, c’est une très sage décision. Bonne soirée.
Merci. bonne soirée à vous également