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Voyage interplanétaire : Partie 2

Tout de suite après le voyage.

(si vous commencez la lecture du blog ici, peut-être vaut-il mieux commencer à la première partie en cliquant ici)

Très rapidement, dès le passage en douane, on sait que l’on est dans un lieu unique au monde tout en étant tellement grand et varié. Contrastes, employé au pluriel, est le mot qui définit les choses avec lesquelles on va devoir vivre dès son arrivée en Inde.

A quelques kilomètres de l’aéroport (n’importe lequel) on s’aperçoit qu’il y a plusieurs mondes imbriqués. La modernité totale des « Internet Valley » ou « Digital Zone » côtoie des modes de vie inchangés depuis des siècles. On peut par exemple acheter des voitures sur amazon (Il y a même une Renault KWIND – qui doit correspondre au modèle Captur en Europe – qu’on peut acheter uniquement sur ce site web). D’un autre coté les plus pauvres des pauvres vivent de ce qu’ils peuvent extraire des décharges d’ordures, autour desquelles on peut voir les publicités Amazon pour la Renault KWIND en exclusivité…

Beaucoup de bonnes intentions affichées sur la sécurité des personnes dans les entreprises. Difficile de juger de l’authenticité. Il n’y a pas plus de raison de croire que ne pas y croire. Je choisi cette carte de visiteur dans une entreprise (coordonnées masquées par discrétion) comme illustration des intentions. Pour les non anglophones c’est comme si on marquait : Engagés pour l’excellance… L’intention est là. L’orthographe fait-elle partie de l’excellence?… Une bonne question soulevée involontairement par nos amis indiens !

Je ne sais plus qui a dit « Si tu viens en Inde sans connaître la patience, tu l’apprendras. En revanche si tu étais patient avant de venir en Inde tu apprendras à perdre patience ». Tu te déplaces, tu ne sais jamais pour combien de temps en ville ET sur les routes. Tu arrives dans un hôtel à 3 heures du matin, l’employé qui fait le check-in de nuit a reçu l’instruction de photocopier toutes les pages des passeports. Donc il le fait, malheureusement il n’a qu’une imprimante multifonction pour faire ceci. Ces appareils sont pratiques mais pour photocopier de temps en temps un document. Un passeport français a 32 pages. En les photocopiant par 2, ça fait 16 copies. Ta patience est mise à l’épreuve quant au bout de la 14ème copie c’est la rupture de papier. Le papier étant situé à un endroit pour lequel il n’a pas accès, il doit demander à son chef. Chef qui bien entendu à 3 heures du matin avait autre chose en tête qu’une ramette de papier. Ça s’est arrangé lorsque je lui ai fait remarquer que les 2 dernières pages étaient vierges et que ça ne valait pas le coup de gâcher du papier. Il a cédé lorsque j’ai rajouté que le papier c’était rare !

J’ai de nombreux exemples de ce type comme à l’entrée de certaines entreprises ils notent le N° de série des ordinateurs portables des visiteurs. Lorsqu’on sort, le préposé doit vérifier que nous ressortons avec le même appareil. La validation de cette étape est qu’il retrouve son talon et l’agrafe avec le nôtre. Sans les 2 sésames, problèmes à la sortie. Comme le préposé n’est ni très instruit, et encore moins informé d’une consigne quelconque sur comment organiser sa tâche. Alors, comme ce n’est pas organisé, il cherche. Et ça dure….

Les indiens aiment l’administration. Ils répertorient tout. Il y a des numéros sur les bureaux, les chaises, les portes, les vitres, etc… Dans une Guest House (plus de détails sur ces lieux dans la partie 3) que j’ai fréquentée, ils ont même été jusqu’à numéroter les pots de fleurs. Je voudrais bien connaître la fréquence de consultation du registre au sujet des pots 156, 174 et 182 en particulier. La main d’œuvre est si peu chère ici, que peut-être payent-ils un fonctionnaire qui compile l’ensemble des achats de chaises de bureau afin de vérifier que la corrélation avec les achats de bureaux reste normale par rapport aux années précédentes. Ils aiment bien l’administration, vous dis-je !

Des Ganesh dans toutes les entreprises. C’est pour partie le Dieu de la réussite, donc normal de le retrouver dans le business. Chez nous c’est « pas de signe ostentatoire » (plus ou moins respecté). Ici c’est dès l’entrée des entreprises qu’on est fixé. Même les machines reçoivent des attentions spéciales allant des signes religieux peints sur le bâti à l’autel éclairé de bougies en permanence juste à côté. Mes partenaires sont à fond anti musulmans et en parlent carrément ouvertement. Ils ont le Pakistan et les 3 victoires de l’Inde en 3 guerres contre ce pays qui les galvanisent dans cet esprit. Le Pakistan c’est pour eux la partie nord de l’Inde. La partition a été conduite par les anglais (Lord Mountbatten en particulier) et Nehru pour les Indiens. Le Pakistan représente en gros la partie musulmane de l’Empire Britannique des Indes. La partition n’a pas été un moment joli-joli des 2 nouveaux pays artificiellement créés. En conclusion de leur pensée je résumerais ainsi : pour des raisons historiques, les indiens considèrent que l’islam est une religion qui se développe par l’acquisition de territoires par la violence et la soumission. Les indiens trouvent l’islam très agressif car ils sont un peuple qui s’est toujours défendu et n’a jamais voulu prendre des terres. Je vous laisse juger et me garde de tout commentaire. Il faudrait que j’aille au Pakistan pour connaitre la position opposée et avoir un avis.

A bientôt.

Prochaine partie : les Guest Houses. Ce sont les maisons pour les fournisseurs et clients que mettent à disposition les entreprises qui sont au milieu de nulle part. Et elles y sont toutes.

Par baichette

Passionné de voyages, photos avec un téléphone et de vente.

4 réponses sur « Voyage interplanétaire : Partie 2 »

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